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Brigitte Plateau (Grenoble INP) : « Ingénieur, un métier qui permet à chacun de s’épanouir »

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Brigitte Plateau, administrateur général de Grenoble INP

Brigitte Plateau, administrateur général de Grenoble INP

C'est une évolution lente, encore peu perçue du grand public et des lycéens, mais qui n'en est pas moins réelle. Dans l'éventail des professions les plus favorisées sur le triple plan de l'insertion professionnelle, des rémunérations et de la qualité de vie au travail, il en est une qui marque des points depuis plusieurs années : celle d'ingénieur. La dernière enquête d'insertion publiée par la Conférence des grandes écoles reflétait d'ailleurs assez bien ce mouvement, avec un accès à l'emploi sans difficultés pour la plupart des ingénieurs débutants et des salaires d'embauche en hausse. Qu'on se le dise : le diplôme d'ingénieur est l'un des meilleurs antidotes à la crise.

Brigitte Plateau, administrateur général de Grenoble INP, l'un des tout premiers centres de formation d'ingénieurs de l'Hexagone (1200 diplômés et près de 300 docteurs par an, le tout dans un groupe de six écoles, généralistes ou spécialisées), confirme cette tendance enviable : "Certes, nos formations souffrent encore d'un déficit d'image. Mais dans l'ensemble, les ingénieurs n'ont pas de mal à trouver un emploi, et ils se sentent bien dans leur métier. La profession d'ingénieur permet à chacun, et notamment aux femmes, de s'épanouir."

Dès la sortie de l'école, en effet, les ingénieurs sont attendus avec impatience par les entreprises. "Leur placement s'effectue en général de façon très satisfaisante, poursuit Brigitte Plateau. Chez nous, le taux net d'emploi des diplômés, six mois après leur sortie est de 87 % en 2012. La moitié d'entre eux ont déjà un emploi le jour de la remise du diplôme. Et les 10 % qui sont encore en recherche d'emploi sont, bien souvent, ceux qui préfèrent prendre leur temps afin de trouver un poste qui leur convienne parfaitement."

Un diplôme qui ouvre une multitude de portes

Sur les dernières années, ce taux d'insertion a d'ailleurs très peu varié : il était de 88 % en 2010 et 90 % en 2011. Quant aux rémunérations, elles sont en moyenne de l'ordre de 36.000 euros pour un débutant issu de Grenoble INP - mais il n'est pas rare qu'elles atteignent, voire dépassent 45.000 euros dès le premier poste. Et par la suite, la progression est souvent assez rapide.

Autre atout du métier d'ingénieur, sa très grande diversité. "C'est une profession qui permet d'accéder à un très large spectre d'activités, note Brigitte Plateau. On peut travailler dans tous les secteurs, l'aéronautique comme la construction, l'informatique comme l'administration ou la finance... On peut se tourner vers la R&D, la production, la fonction commerciale, le management de projet ou la direction d'entreprise, travailler dans un grand groupe ou une petite structure, créer une start-up... La formation d'ingénieur ouvre une multitude de portes. L'ingénieur est quelqu'un qui ne se contente pas d'accumuler des connaissances, mais qui est capable de les mettre en oeuvre dans le cadre d'un projet."

La suite de la carrière se déroule également, en règle générale, de façon positive. La profession d'ingénieur est l'une de celles où l'on connaît le moins le chômage - même si des accidents peuvent se produire. "Certains ingénieurs connaissent parfois un trou de carrière vers la quarantaine, indique Brigitte Plateau. C'est en effet une période où l'on s'est éloigné de sa spécialisation initiale, où celle-ci n'est plus forcément à la page. Mais en général, on rebondit assez vite."

"Les ingénieurs sont incontournables"

Ces bons résultats peuvent paraître paradoxaux, dans un pays dont l'industrie a fortement décliné. "Avec les fermetures d'usines et les délocalisations, en effet, on aurait pu redouter un tassement de l'emploi des ingénieurs, admet la patronne de Grenoble INP. Mais il y a eu une prise de conscience récente, en France, de la nécessité de garder une industrie puissante et compétitive. Ensuite, les technologies - et notamment les "TIC" sont de plus en plus présentes dans tous les secteurs d'activité. Enfin, l'innovation dans tous les domaines apparaît de plus en plus comme un impératif. Or sur tous ces points, les ingénieurs jouent un rôle clé. Ils sont incontournables."

Sans compter que les écoles d'ingénieurs s'attachent à travailler en liaison étroite avec les industriels, et à adapter leur enseignement à leurs attentes - tout en se positionnant sur les grands enjeux de demain. A l'INP, par exemple, l'école de papeterie travaille sur les matériaux fabriqués à partir de matériaux biologiques. L'Ensimag, de son côté, ouvrira à la rentrée prochaine une formation dédiée au big data.

Autant d'atouts qui restent encore assez peu connus des lycéens, et notamment de ceux qui sont inscrits dans des filières scientifiques. "Beaucoup d'entre eux optent pour la médecine, la gestion ou les services", déplore Brigitte Plateau. Pour les convaincre de les rejoindre, les écoles multiplient les initiatives destinées à promouvoir les études d'ingénieur - à l'instar du concours de robotique "First Tech Challenge", organisé par l'INP avec la mairie de Grenoble.

Et pour ceux qui jugent les classes préparatoires trop difficiles ou trop exigeantes, Brigitte Plateau rappelle qu'il existe désormais bien d'autres voies d'accès aux écoles d'ingénieurs : "En classe préparatoire, on étudie de façon intensive les bases des mathématiques, de la physique et de la chimie. Mais elles ne sont pas la seule façon de rejoindre nos écoles. Nous recrutons aussi sur dossier à l'issue d'une licence universitaire, d'un DUT ou à l'international. Et certaines écoles recrutent aussi après le bac. Les possibilités d'accès aux écoles d'ingénieurs sont de plus en plus nombreuses."

 


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